Interview de Romain Soudry, CEO de Rankabily
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Dernièrement, nous avons eu le plaisir d’accueillir Romain Soudry, CEO de Rankabily. Il nous a prodigué de nombreux conseils sur le SEO, et nous a apporté des exemples concrets de cas auxquels il a été confronté en tant que professionnel du référencement.
Il vous offre en exclusivité ses meilleures techniques pour bien démarrer en référencement, si vous êtes en phase MVP, et que vous n’avez pas encore le budget nécessaire pour faire appel à une agence.
Il parle également de ce qui, selon lui, doit être évité en SEO et pourquoi.
En bonus, il délivre ses meilleures ressources, pour s’informer et en apprendre plus sur le sujet. Bonne lecture !
Qu’est-ce que vous faites chez Rankabily ?
Romain : On est une agence SEO. Nous aidons les boîtes qu’on accompagne en mettant en place une stratégie SEO avec eux. Nous sommes aussi des entrepreneurs qui avons créé une agence de référencement et nous sommes capable d’avoir cette vision, et de nous mettre à la place de nos clients.
On fait en sorte que cette stratégie soit la plus sur-mesure possible. Nous ne fonctionnons pas avec un cahier des charges mais plutôt en méthode agile. Nous faisons des ateliers de co-création où nous réfléchissons avec le client pour bien comprendre quelle cible nous visons, quel est le marché, quelles sont leurs valeurs. On avance pas à pas, et on s’assure que l’on fait ce qu’il y a de plus juste pour lui.
La méthode agile est très bien adaptée au SEO : elle permet de cerner le vrai besoin du client.
Par exemple, un client peut venir en exprimant ce qu’il veut : être premier sur une requête. Dans ce cas, il nous faut identifier le besoin racine qui peut être, obtenir deux fois plus de trafic sur leur site.
Il nous arrive même de travailler avec des boîtes concurrentes. Il y a autant de stratégies SEO efficaces qu’il y a de boîtes.
Quelles sont les tâches que vous accomplissez au quotidien pour mener à bien votre mission ?
Romain : Chez Rankabily, la spécialisation nous tient à cœur. On fait uniquement du SEO.
Nous accompagnons les développeurs, mais on ne met pas les mains dans le cambouis. S’agissant du SEO, on s’occupe de tout, de A à Z :
- La définition de la stratégie
- Les études de marché
- La structuration de l’arborescence
- La partie technique (temps de chargement)
- La rédaction de contenu
- Le netlinking
Nous avons des experts sur chaque pôle.
Lorsque vous devez communiquer avec les équipes techniques, comment faites-vous en sorte que tout le monde se comprenne ?
Romain : Nos experts SEO ont une formation de développeur à la base, ou ils ont fait une formation courte comme le Wagon. Leur but, ce n’est pas de développer, mais de pouvoir parfaitement s’adresser aux interlocuteurs. Ils comprennent les besoins et les problématiques rencontrées par les développeurs, en fonction de la technologie et du langage utilisé.
Nos interlocuteurs privilégiés sont des développeurs. Nous voulons être des experts SEO qui ne soient pas hors des réalités d’un projet numérique. Cette connaissance du terrain, c’est notre plus chez Rankabily.
À ton avis, quel est l’intérêt de mettre en place un minimum de SEO dès la phase MVP d’un projet ?
Romain : À première vue, on peut se dire que comme le projet n’est pas encore stable et qu’il n’est qu’en phase de test, ce n’est pas la peine de mettre en place une stratégie SEO.
Mais, il y a beaucoup de parallèles entre le SEO et un MVP : le but est de tester son marché.
La première étape que l’on met en place, ce sont des ateliers de co-création avec le client. L’atelier zéro comprend un échange : le client nous explique ce qu’il fait, pourquoi il a créé sa boîte. Nous avons besoin d’un maximum d’informations pour effectuer une analyse et amorcer la bonne stratégie. On challenge nos clients pour bien comprendre l’ensemble de leur projet.
Grâce au SEO, on va avoir une « photo » du marché sur Google, à un moment donné. Avec une analyse SEO bien faite, on peut savoir ce que les cibles recherchent, et comment elles le cherchent.
On peut donc utiliser le SEO pour exploiter son MVP, le mettre en place.
Est-ce qu’il y a des MVP où tu recommandes de ne pas faire de SEO ?
Romain : Certaines personnes se disent qu’elles ne veulent pas grandir dans l’immédiat. Mais le SEO ne sert pas forcément qu’à cela. Il peut aider à qualifier son marché.
Par exemple, si on s’adresse à 1000 personnes et qu’on ne vend qu’à 20 personnes, c’est une perte de temps. Avec le SEO, on ne parlera plus qu’à 500 personnes, on fera toujours 20 ventes. Mais on gagnera du temps.
Parfois on me dit que personne ne va faire de recherche sur Google pour trouver le produit. Cela reste tout de même à vérifier. Il se peut que les produits ou services ne soient pas recherchés, mais que lors du parcours d’achat, d’autres étapes se passent sur Google. C’est à ce moment-là qu'il faut réussir à capter l’audience.
Nous avons déjà été confrontés à un cas où le SEO n’a servi à rien : nous travaillions pour le développement d’une application pour les hôpitaux, qui donnait des informations sur des pathologies très rares et complexes. Nous avons très vite abandonné, car les chirurgiens et les médecins n’ouvrent pas leurs ordinateurs et ne recherchent pas sur Google quand il s’agit de répondre à des questions complexes sur des maladies très rares. Ils appellent leurs confrères. Google était donc absent du parcours d’achat.
Mais, c’est de plus en plus rare.
Peux-tu me citer un exemple de client en phase MVP pour qui la mise en place d’une stratégie SEO a été bénéfique ?
Romain : L’un de nos clients, Bad Bugs, a créé un nouveau concept : une assurance pour se protéger des punaises de lit. C’est un nouveau produit, cela n’existe pas.
Comme cela n’existe pas, il n’y a qu’une centaine de personnes par mois qui recherche « assurance punaise de lit ». Il y a donc une phase d’éducation du marché à prendre en compte. Notre client lance un marché, c’est aussi normal que personne ne recherche cela.
On s’est dit que même si personne ne cherche « assurance punaise de lit », on peut aller chercher l’audience à un autre moment du parcours d’achat. Nous réfléchissons à l’intention derrière la recherche.
Les personnes qui recherchent « dégâts punaise de lit », « comment reconnaître une punaise de lit », « c’est quoi une piqûre de punaise de lit », « traitement punaise de lit ». Ce sont des personnes qui ont un besoin. On peut utiliser ces moments dans leur parcours d’achat et une fois qu’on les a aidés, on leur parle d’une autre solution qui est l’assurance.
Il y a donc des canaux d’acquisition à prioriser en fonction du produit ?
Romain : Oui, ce n’est pas forcément le SEO. Il ne va pas générer le dernier acte d’achat, mais par contre, le référencement permet de se faire connaître auprès de sa cible.
Par la suite, si le client voit une publicité ou un lien vers le produit, il se rappellera l’avoir déjà vu ailleurs, ou avoir été aidé par la boîte en question lorsqu’il recherchait une information par exemple.
On dit souvent qu’une bonne stratégie SEO, c’est long à mettre en place. Il vaut donc mieux s’y prendre le plus tôt possible ?
Romain : Premièrement, ce n’est pas toujours long. J’ai déjà eu des clients qui sont arrivés premiers en 3 mois sur des sujets très stratégiques. Ce n’était pas forcément des sujets de niche.
Chez Rankabily nous avons aidé par exemple une boîte qui a été première en 3 mois sur la requête, « formation Excel ». C’est une requête très concurrentielle. Le client était en deuxième ou troisième page. Être premier sur une requête où il y a 8 000 recherches par mois, le ROI peut être énorme.
Cet exemple est un peu un contre-exemple, pour briser le mythe du SEO qui est long à mettre en place. Le SEO ce n’est pas forcément long. Il y a pleins de « quick win » qui peuvent être mis en place pour progresser rapidement et avoir un SEO lissé, au lieu de vouloir uniquement se positionner sur des requêtes très concurrentielles.
Le fait de se hisser dans les premières positions sur une requête intéressante peut dépendre de la concurrence. On identifie une opportunité, il y a un potentiel de recherches qui peut être fort sur une requête, on voit le potentiel pour l’activité et on peut se rendre compte que les personnes qui apparaissent sur cette requête ne sont pas très bonnes. Tous les voyants sont au vert pour y aller.
Mais, c’est de plus en plus rare aujourd’hui. Il ne faut pas non plus avoir peur d’aller là où il y a le marché, même si c’est concurrentiel.
Peux-tu nous donner une idée de budget, si on souhaite faire appel à ton agence ? Peut-on faire quelque chose avec 2 000 euros ?
Romain : 2 000 euros, c’est un petit budget, mais il n’y a pas de mauvais budget. Tout dépend de ce que l’on veut faire avec ce budget. Cela ne va pas être possible de se positionner sur plusieurs requêtes concurrentielles, mais on pourra aller tester le marché, se positionner sur de plus petites requêtes et voir si cela prend.
Il n’y a pas de mauvais budget, il y a de mauvaises actions. C’est pour cette raison que chez Rankabily, on demande toujours le budget que possèdent les personnes qui viennent nous voir. Nous nous penchons pendant 2 ou 3 jours sur le besoin et le projet du client en ayant en tête son budget. On revient vers lui avec une proposition d’accompagnement sur mesure.
Avec 2 000 euros, nous pourrons débloquer plein de situations, déverrouiller plein de portes et mettre en lumière de nombreux sujets qui n’avaient pas été vus. Par contre, non, avec 2 000 euros, on n’aura pas une machine de guerre qui captera des centaines de leads.
Par exemple, avec 5 000 ou 10 000 euros, on peut déjà accompagner un client sur plusieurs mois, analyser le marché avec lui et si c’est une activité large, se concentrer par exemple sur un point précis, qui est celui où l’entreprise souhaite le plus grandir et se développer.
Un budget de 5 à 10 K pour un MVP, c’est déjà un très beau budget. 2 000 euros est un minimum pour travailler avec nous, nous pouvons difficilement aller en dessous.
Si on est en phase MVP mais que l’on a pas encore le budget pour s’adresser à une agence, quelles actions peut-on mettre en place de son côté, pour bien commencer en SEO ?
Romain : On peut faire beaucoup de choses seul, contrairement à ce que certains affirment.
Le premier levier que l’on peut activer, c’est le questionnement de son marché. Il faut aller à la rencontre directe de sa clientèle, leur demander quelles sont leurs difficultés, leurs besoins, leurs problématiques. C’est une mine d’or. Après, on peut apporter des réponses dans différents articles, en structurant tout cela.
On peut aussi chercher à savoir qu’est ce que la cible recherche et comment elle recherche le service ou le produit en question. On a souvent un manque de recul en tant qu’expert de son propre métier sur la façon dont ses clients recherchent l’information. C’est intéressant de demander autour de soi, à ses proches ou à des personnes complètement extérieures à notre activité ce qu’elles en pensent. Il faut se demander, qu’est-ce que les gens recherchent et comment ils le formulent.
Pour finir, il faut se questionner sur l’intention derrière la recherche. Il y a deux critères à valider :
- Qu’est-ce que la personne recherche quand elle tape cette expression ?
- Qu’est-ce que Google se dit que les gens recherchent quand ils tapent cette expression ?
Par exemple, nous avons un client, qui place des directeurs financiers à temps partiel dans des boîtes. On pourrait penser que les gens recherchent « DAF à temps partagé ». Cette requête est informationnelle : les gens se demandent ce que c’est, quels sont les avantages par rapport à un temps plein. Si la requête est « DAF à temps partagé Nantes », cela n’a plus rien à voir. Les gens savent déjà ce que c’est, ils veulent en trouver un.
La nuance est énorme, et pourtant il y a une très petite différence dans la requête.
Le contenu est-il donc le levier le plus important en SEO ?
Romain : ça dépend. Le contenu est très important, il permet à l’audience d’en apprendre plus sur un ou des sujets.
Le reste, c’est la partie technique : faire en sorte que son site internet soit performant. Il faut faire attention à l'interprétation du JavaScript par Google, ou de plug-in WordPress, car Google punit les sites avec un affichage trop lent. Il faut savoir que le robot de Google ne reste que quelques secondes sur un site (on parle de budget de crawl).
Si le chargement est trop lent, Google n'aura pas le temps de comprendre tout votre contenu et il repartira avec une vision partielle de ce que vous faites.
Google se balade de lien en lien sur le site. Il ne sait pas remplir de formulaire, d’où l’importance du maillage interne, et d’une bonne architecture sur un site.
Un dernier point très important, il faut essayer d’obtenir des liens de sites tiers, qui ont une bonne notoriété. Cela va donner de l’autorité à notre site. Cela inspire confiance et Google fait remonter le site en question dans les résultats de recherche. Il faut que ce soit des sites comme 01.net par exemple. Il faut rester méfiant, car on touche aux bases de l’algorithme de Google, et si c’est mal fait, on peut être punis par cet algorithme et dégringoler dans les résultats, si c’est fait de façon suspecte. Il faut que cela paraisse naturel.
Le netlinking, c’est le point le plus complexe à gérer, il faut souvent se faire accompagner. Si ce n’est pas fait correctement, cela peut être très dangereux.
Est-ce qu’un jour, selon toi, à force de se doubler et de faire du contenu toujours meilleur, il y aura une saturation ?
Romain : Les gens se posaient déjà la question il y a dix ans, et apparemment ça marche toujours. C’est plus saturé, mais ça marche toujours.
Le SEO, il faut voir ça comme un concours. Il n’y a qu’une première place. Il n’y a que dix résultats sur la première page de Google.
C’est de plus en plus dur, et la difficulté est d’autant plus présente quand on est une agence dans le SEO. Aujourd’hui c’est un métier de plus en plus pointu. Il faudra toujours faire mieux, mais je ne pense pas que ça saturera.
Est-ce que les gens utilisent ou utiliseront d’autres moteurs de recherche ?
Romain : Si Google est majoritaire partout, il l’est juste un peu moins aux USA. Là-bas, Bing possède 30 % des parts de marché. Google doit rester concurrentiel, c’est une entreprise comme une autre avec une mission : apporter le contenu le plus pertinent à ses utilisateurs pour une requête donnée.
As-tu des ressources clés à recommander sur le SEO ?
Romain : Il y a un livre que nous appelons « la bible du SEO » dans le milieu, c’est le livre Réussir son référencement web, d’Olivier Andrieu. Il fait une réédition tous les ans. C’est technique mais très lisible et digeste. Le livre coûte 40 euros, mais c’est clairement un bon investissement.
Son blog, abondance.com, est également une mine d’informations.
Jean-Benoît Moingt, sur LinkedIn, donne également des informations techniques pointues.
Avec cette interview pleine de ressources, vous avez normalement pas mal de matière pour bien démarrer en SEO et vous en sortir, même si vous ne faites pas encore appel à une agence.
Si vous avez besoin d’une agence SEO qui s’adapte à votre projet, n’hésitez pas à contacter Rankabily.
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